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Wissant
La traversée du détroit.
Le 5 octobre 1908, le journal britannique
"Daily Mail" fit paraî:tre dans toutes ses éditions l'offre
suivante:"Les propriétaires du Daily Mail s'engagent à remettre
la somme de 500 livres à la première personne qui réussira
la traversée aérienne d'Angleterre en France ou de France en Angleterre,
selon certaines conditions"...
Comme il n'y eut aucune tentative, l'offre fut répétée
l'année suivante par le journal britannique en doublant la somme.
Tentés par la somme promise,
trois concurrents se préparèrent sérieusement pour cette
traversée:
-Le Comte Charles de
Lambert-
Celui-ci choisit Wissant pour s'entraîner sur un biplan "Wright".
Il fit ses premiers essais dans le "Communal".
C'est du reste dans un hangar situé dans le "Communal" que
dans un premier temps, le Comte charles de Lambert rangeait son aéroplane,
puis dans le local voisin de l'hôtel "Maris Stella" (le garage
de M.Lefetz).
Lors d'un essai, il réussit un vol de 2 heures et demi (ce qui constituait
un exploit pour l'époque) et atterrit sur la dune de Tardinghen.
-Hubert Latham-
Agé de 25 ans, il s'entraîna à Sangatte sur l'aéroplane
"Antoinette", construit par Léon Levasseur, soutenu financièrement
par M.Gastambide. Léon Levasseur a donné à toute la série
de ses aéroplanes le nom d'Antoinette prénom de la fille de son
commanditaire, en guise de remerciement.
-Louis Blériot-
Né en 1872 à Cambrai, Louis Blériot monta à 23 ans
une entreprise de phares à acétylène. Mais les aéroplanes
le passionèrent très rapidement. Après s'être associé
dans un premier temps à Gabriel Voisin, il décida, en 1906 de
construire seul ses aéroplanes qu'il experimenta lui-même.
En 1909, Louis Blériot est au bord de la faillite. Afin de sauver son
entreprise, il est contraint de s'inscrire à tous les meetings afin de
remporter les différents prix offerts. Ce fut la raison pour laquelle
la proposition du " Daily Mail" l'intéressa beaucoup.
Encore fallait-il être le premier?
Le 19 juillet 1909, Hubert Latham
est prêt, le ciel étant clair. il décolla à 6h45.
Aprè sêtre élevé à plus de 300 mètres,
il longea la falaise du Blanc-Nez, puis passa au-dessus des bâtiments
du percement du tunnel sous la manche et prit la direction de l'Angleterre.
Tout à coup, au milieu du détroit, le moteur de son "Antoinette
IV" donna des signes de défaillance. Hubert Latham fut contraint
de se poser sur la mer.
Le torpilleur "Le Harpon" le recueillit ainsi que son aéroplane
qui était hors d'usage.
Hubert Latham avait échoué.
Obstiné, dès qu'il fut ramené à Calais, il demanda
à l'usine de Puteaux de lui envoyer d'urgence un autre aéroplane
afin de tenter à nouveau la traversée.
Le 25 juillet 1909, sachant
qu'Hubert Latham n'abandonnait pas, Louis Blérliot, malgré une
brûlure au pied, décida de tenter à son tour la traversée.
Il lui fallait être le premier.
Il décolla à 4h25 des baraques (Blériot-Plage maintenant)
sur le "Blériot IX" équipé d'un moteur Anzani
de 25 CH.
Après avoir fait un tour sur la falaise pour s'assurer que son aéroplane
fonctionnait bien, il prit la direction de l'Angleterre.
Trente et une minute plus tard, Louis Blériot apercu son ami Charles
Fontaine, Rédacteur du "Matin" qui agitait un drapeau tricolore
dans une prairie située près du Château de Douvres. Par
ce signal, il lui indiquait un endroit propice pour l'atterrissage.
Blériot capota, en cassant son train d'atterrissage, à 5h13. Mais
le détroit était vaincu.
Source: Philippe
Gallois
Le tunnel sous la manche
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